Lisa-Marie Gervais
Trois scénarios proposant divers degrés d'autonomie de l'école seront étudiés d'ici deux ans
Trois scénarios proposant divers degrés d'autonomie de l'école seront étudiés d'ici deux ans
Prête à une refonte, la commission scolaire de Montréal (CSDM) ouvre même la porte à un modèle rendant l'école autonome. D'ici deux ans, trois scénarios proposant divers degrés d'autonomie de l'école seront étudiés par les gens du milieu, soit celui d'une école autonome affiliée, une école institutionnelle attachée à une école secondaire dans le quartier ou le statu quo. «Même si c'est un gros défi, il faut simplifier la commission scolaire. Il faut lancer le débat à l'interne sur l'autonomie des écoles, car il est lancé grandement au Québec. Et surtout, il faut conclure ce débat», a déclaré hier Diane De Courcy, présidente de la commission scolaire de Montréal (CSDM), lors de la première reddition de comptes publique de son institution.
«Cette discussion doit avoir lieu, que ça plaise ou non. Et loin des gérants d'estrade», a-t-elle ajouté, en se disant agacée que le débat sur le rôle des commissions scolaires se fasse dans l'arène politique, sans consultation des gens «qui font l'école». Le troisième scénario, celui de l'école institutionnelle, est déjà testé en projet pilote dans Centre-Sud, avec le concours de l'école secondaire Pierre-Dupuy. Il propose que chaque quartier possède un réseau de pavillons primaires rattachés à une école secondaire à la manière d'un campus, afin de partager les installations et les services. «Le budget serait élaboré avec la CSDM selon un modèle opératif», a expliqué Mme De Courcy.
Le deuxième scénario, celui de l'école autonome et libre, propose que celle-ci reçoive son budget sous forme de crédits annuels, qu'elle pourrait gérer sans lien avec l'institution centrale. «Ça semble être le rêve de certains et on va voir si ce rêve-là tient la route», a soutenu Mme De Courcy. À terme, dans deux ans, la CSDM donnera son appui au scénario qui ressortira des discussions. D'ici là, elle promet que des opérations de «simplification» seront effectuées dès janvier, date où la firme PricewaterhouseCoopers rendra son rapport comprenant des recommandations à cet effet.
Déjà, grâce à l'informatisation de son système, il n'y aura plus de parents qui camperont devant les écoles à deux heures du matin pour inscrire leurs enfants. «Ça se fera par Internet. Comme un mini-SRAM», a dit Mme De Courcy, faisant référence au système d'inscription des cégeps de la métropole. Des cartes repas électroniques seront utilisées et le paiement des inscriptions pourra se faire en ligne. Elle a également plaidé pour que le vote en vue d'élire les commissaires se fasse de la même façon.
Déplorant qu'il n'y ait que des lois et règlements et pas de politique nationale de l'éducation, les dirigeants de la CSDM ont exhorté l'Assemblée nationale à se positionner en faveur de l'école publique. Le réseau privé doit-il continuer à être financé? Devrait-on le contraindre à accepter sa part d'élèves handicapés et en difficulté? «L'Ontario a fait ce débat et a pris position, a rappelé Mme De Courcy. Nous sommes très inquiets que le Québec n'ait pas confirmé ses choix.»
Bilan des résultats scolaires
Le premier bilan du «Plan réussir», le grand plan de performance et de lutte contre le décrochage de la CSDM, adopté en 2009, révèle que les taux de réussite des élèves en français et en mathématiques augmentent légèrement, bien qu'ils soient encore loin d'atteindre les cibles de 2015. «L'aiguille bouge», a indiqué Gilles Petitclerc, le directeur général de la CSDM. Toutefois, en français-écriture de 4e secondaire, le taux de réussite a légèrement diminué par rapport à 2008-2009. Idem pour le français-lecture de 5e secondaire. Et en mathématiques, au premier cycle du secondaire, le taux de réussite est légèrement en hausse à 65,9 %, mais loin de la cible de 80 % pour 2015.
La CSDM se dit également préoccupée par la réussite des garçons au secondaire, surtout en français, et par le nombre d'élèves décrocheurs qui n'obtiennent pas leur diplôme d'études secondaires en cinq ans. Même s'ils «raccrochent» souvent quelques années plus tard à la formation générale aux adultes, la CSDM souhaiterait que les élèves réussissent tout leur parcours au secteur «jeune».
Pour l'instant, même si cela constitue une légère amélioration, ils ne sont que 46 % à avoir réussi à terminer leur secondaire en cinq ans. La CSDM aimerait ramener à terme le taux d'abandon scolaire sans diplôme ni qualification à 26,8 %, et il était de 31 % (1338 élèves sur 4303) pour la seule cohorte de 2008-2009. Enfin, autre élément de préoccupation pour la plus grosse commission scolaire du Québec: le faible nombre d'élèves de moins de 20 ans inscrits en formation professionnelle et le trop grand nombre d'élèves possédant une moyenne cumulative trop basse, oscillant entre 60 et 69 %.
Le président de l'Alliance des professeurs de Montréal, Alain Marois, ne remet pas en question les efforts faits par la commission scolaire et les enseignants pour la réussite des élèves. Mais ils pourraient bien relever du hasard, dit-il. «On a beau mettre n'importe quelle cible, le problème est: est-ce qu'on analyse la même chose?», a-t-il souligné. Pour l'Alliance, qui plaide pour le retour des connaissances, les compétences permettent une évaluation trop subjective. Pour l'instant, il ne croit pas que les enseignants aient reçu de pression pour gonfler les résultats, mais personne n'est à l'abri d'une telle chose, conclut-il.
«Cette discussion doit avoir lieu, que ça plaise ou non. Et loin des gérants d'estrade», a-t-elle ajouté, en se disant agacée que le débat sur le rôle des commissions scolaires se fasse dans l'arène politique, sans consultation des gens «qui font l'école». Le troisième scénario, celui de l'école institutionnelle, est déjà testé en projet pilote dans Centre-Sud, avec le concours de l'école secondaire Pierre-Dupuy. Il propose que chaque quartier possède un réseau de pavillons primaires rattachés à une école secondaire à la manière d'un campus, afin de partager les installations et les services. «Le budget serait élaboré avec la CSDM selon un modèle opératif», a expliqué Mme De Courcy.
Le deuxième scénario, celui de l'école autonome et libre, propose que celle-ci reçoive son budget sous forme de crédits annuels, qu'elle pourrait gérer sans lien avec l'institution centrale. «Ça semble être le rêve de certains et on va voir si ce rêve-là tient la route», a soutenu Mme De Courcy. À terme, dans deux ans, la CSDM donnera son appui au scénario qui ressortira des discussions. D'ici là, elle promet que des opérations de «simplification» seront effectuées dès janvier, date où la firme PricewaterhouseCoopers rendra son rapport comprenant des recommandations à cet effet.
Déjà, grâce à l'informatisation de son système, il n'y aura plus de parents qui camperont devant les écoles à deux heures du matin pour inscrire leurs enfants. «Ça se fera par Internet. Comme un mini-SRAM», a dit Mme De Courcy, faisant référence au système d'inscription des cégeps de la métropole. Des cartes repas électroniques seront utilisées et le paiement des inscriptions pourra se faire en ligne. Elle a également plaidé pour que le vote en vue d'élire les commissaires se fasse de la même façon.
Déplorant qu'il n'y ait que des lois et règlements et pas de politique nationale de l'éducation, les dirigeants de la CSDM ont exhorté l'Assemblée nationale à se positionner en faveur de l'école publique. Le réseau privé doit-il continuer à être financé? Devrait-on le contraindre à accepter sa part d'élèves handicapés et en difficulté? «L'Ontario a fait ce débat et a pris position, a rappelé Mme De Courcy. Nous sommes très inquiets que le Québec n'ait pas confirmé ses choix.»
Bilan des résultats scolaires
Le premier bilan du «Plan réussir», le grand plan de performance et de lutte contre le décrochage de la CSDM, adopté en 2009, révèle que les taux de réussite des élèves en français et en mathématiques augmentent légèrement, bien qu'ils soient encore loin d'atteindre les cibles de 2015. «L'aiguille bouge», a indiqué Gilles Petitclerc, le directeur général de la CSDM. Toutefois, en français-écriture de 4e secondaire, le taux de réussite a légèrement diminué par rapport à 2008-2009. Idem pour le français-lecture de 5e secondaire. Et en mathématiques, au premier cycle du secondaire, le taux de réussite est légèrement en hausse à 65,9 %, mais loin de la cible de 80 % pour 2015.
La CSDM se dit également préoccupée par la réussite des garçons au secondaire, surtout en français, et par le nombre d'élèves décrocheurs qui n'obtiennent pas leur diplôme d'études secondaires en cinq ans. Même s'ils «raccrochent» souvent quelques années plus tard à la formation générale aux adultes, la CSDM souhaiterait que les élèves réussissent tout leur parcours au secteur «jeune».
Pour l'instant, même si cela constitue une légère amélioration, ils ne sont que 46 % à avoir réussi à terminer leur secondaire en cinq ans. La CSDM aimerait ramener à terme le taux d'abandon scolaire sans diplôme ni qualification à 26,8 %, et il était de 31 % (1338 élèves sur 4303) pour la seule cohorte de 2008-2009. Enfin, autre élément de préoccupation pour la plus grosse commission scolaire du Québec: le faible nombre d'élèves de moins de 20 ans inscrits en formation professionnelle et le trop grand nombre d'élèves possédant une moyenne cumulative trop basse, oscillant entre 60 et 69 %.
Le président de l'Alliance des professeurs de Montréal, Alain Marois, ne remet pas en question les efforts faits par la commission scolaire et les enseignants pour la réussite des élèves. Mais ils pourraient bien relever du hasard, dit-il. «On a beau mettre n'importe quelle cible, le problème est: est-ce qu'on analyse la même chose?», a-t-il souligné. Pour l'Alliance, qui plaide pour le retour des connaissances, les compétences permettent une évaluation trop subjective. Pour l'instant, il ne croit pas que les enseignants aient reçu de pression pour gonfler les résultats, mais personne n'est à l'abri d'une telle chose, conclut-il.
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