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29 août 2012

Je marche, tu marches, nous…

par André Desgagné, directeur au primaire

La belle saison est à nos portes et différents organismes nous proposeront des activités physiques pour améliorer l’état de notre santé et prolonger notre espérance de vie. Nous constatons également qu’il existe plusieurs campagnes de sensibilisation afin de nous inviter à porter une attention particulière à notre forme physique et à modifier notre régime alimentaire.

Il est évident que plus la sensibilisation s’effectue en bas âge, plus un enfant sera susceptible d’adopter une saine alimentation et des habitudes de vie promouvant l’activité physique. Le milieu familial ainsi que le milieu scolaire ont tout intérêt à collaborer afin d’influencer positivement nos jeunes.

Dans mon établissement scolaire, ces deux composantes constituent la pierre angulaire de notre projet éducatif.

Dans le présent article, je désire vous entretenir d’un projet qu’une enseignante de 3e année est venue me présenter il y a trois ans. Elle désirait inciter ses élèves à relever un défi, celui de marcher un kilomètre tous les matins, dès leur arrivée à l’école. À ce moment, je n’entrevoyais pas les effets bénéfiques dont pourraient tirer profit ses élèves. Cependant, aujourd’hui, je ne peux que constater les retombées positives que trois cohortes d’élèves vivent depuis septembre 2009.

Composantes du projet

Sécurité : Dès leur arrivée, à l’école, les élèves déposent leur sac au sol et dès le son de la cloche, ils partent faire le tour du pâté de maisons pour parcourir leur kilomètre. En duo ou en trio, les élèves entreprennent leur marche sur le côté de la rue. Le chef de file et le dernier élève portent un dossard de sécurité. L’enseignante supervise le groupe en faisant la navette entre les premiers marcheurs et les derniers. En début d’année, j’ai remarqué qu’une grande distance séparait les élèves plus rapides des plus lents. Pour résoudre la problématique, des arrêts prédéterminés ont été fixés d’avance. Ces arrêts sont obligatoires et permettent aux élèves de se regrouper.

Avantages : Application des règles de sécurité, respect du terrain d’autrui et des autos
stationnées le long de la rue.

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Bavardage vs arrivée en classe : L’enseignante me faisait remarquer qu’avant de mettre son projet en place, les élèves étaient bavards lorsqu’ils se présentaient en classe. Nous constatons que pendant la marche, les élèves font leur « bavardage » et leur « social ». Par conséquent, dès qu’ils arrivent à l’école, ils déballent leur sac et sortent leur matériel pour se mettre au travail.

Avantage : Moins de perte de temps pour se mettre à la tâche.

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Création d’une saine habitude d’exercice physique : Lorsque la température ne permet pas d’entreprendre la marche quotidienne, les élèves se plaignent et demandent à l’enseignante de marcher quand même ou de faire deux kilomètres le lendemain. Dans l’impossibilité de marcher dès l’arrivée le matin, la marche est reportée au cours de la journée.

Avantages : Les élèves ont besoin de cet exercice et commencent à ressentir les effets positifs de celui-ci. Ils deviennent plus actifs et éprouvent le besoin de dépenser leur énergie ou au contraire de l’augmenter. Les enfants sont plus sensibilisés aux distances, car l’enseignante les informe qu’ils ont parcouru la distance d’un marathon, qu’ils se sont rendus à Trois-Rivières, etc.

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Enseignement en classe : Régulièrement, l’enseignante suscite des discussions afin d’échanger sur les bienfaits de la saine alimentation et de l’activité physique. Les élèves sont convaincus que leur activité quotidienne est bonne pour leur santé.

Avantages : Les élèves éprouvent le goût de se dépasser et de bonnes habitudes se créent.

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Gestion du stress et du surplus d’énergie : Dans le corridor, près de la porte de classe, deux bicyclettes stationnaires montent la garde. Elles attendent que les élèves qui le désirent viennent les monter. Les élèves qui éprouvent le besoin de dépenser leur énergie ou d’abaisser leur stress s’inscrivent sur une liste pour pédaler à leur rythme, à la condition d’avoir terminé leurs travaux. Même en fin d’année, je suis surpris que l’engouement des élèves demeure pour cette activité.

Avantage : Les élèves qui se sentent trop actifs ou qui veulent se détendre peuvent se prendre en main et ressentir le bienfait de l’exercice.

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Avant de terminer, j’ai gardé les parents pour la fin. Il est évident que nous avons besoin de leur collaboration, car le projet ne pourrait pas se réaliser. Dès les premiers jours de classe, un sondage est expédié afin d’obtenir leur autorisation pour qu’un tel projet puisse se réaliser. Dès que nous avons compilé tous les résultats, l’activité se met en branle.
Je suis impressionné par le taux d’acceptation des parents, car pendant ces trois années de vécu du projet, ils ont accepté avec un taux de 100%. Je suis encore plus abasourdi de constater que certains parents se joignent à la marche de temps à autre.


Bilan du projet : Distance parcourue chaque année :

2009-2010 : 165 km

2010-2011 : 167 km

2011-2012 : 160 km

*** Par ce projet, nous remarquons une augmentation de la persévérance, de l’endurance physique et du goût de se surpasser chez chacun de nos élèves.

Anecdote
Cette semaine, une élève se présente avec des béquilles. L’enseignante l’autorise à demeurer à l’intérieur pendant que les autres iront marcher. Elle refuse l’offre de sa titulaire et s’est jointe à la marche quotidienne quand même. Il est évident qu’elle a été accompagnée par quelques pairs et qu’elle n’a pas réalisé un temps pour participer aux Olympiques, mais elle a grandement impressionné son directeur.

En terminant, chers lecteurs, j’espère vous avoir convaincus du bienfait de l’exercice et je vous invite à imiter nos élèves pendant la saison estivale.

Je vous souhaite de belles vacances sous le signe de l’activité. N’oubliez pas que la théorie des petits pas vous sera utile si vous n’êtes pas un habitué de l’activité physique.

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