30 décembre 2010

Décrochage: Québec veut encourager les garçons en leur parlant d'argent... et de filles

Publié dans Le Devoir, 21 décembre 2010

Pour convaincre les garçons de persévérer à l'école, le gouvernement a décidé de leur parler franchement.

Dans un site Web dévoilé hier, le ministère de l'Éducation y va d'arguments «pragmatiques».

D'abord, l'argent: le détenteur d'un diplôme d'études professionnelles (DEP) ou collégiales (DEC) gagne en moyenne 35 % de plus qu'un non-diplômé, soit environ 9000 $ par année. De quoi acheter 782 billets de cinéma ou 134 jeux vidéo, précise le site.

Ensuite, l'amour: «Tu n'y as peut-être jamais pensé, mais les filles, elles, sont à l'école. Donc, si tu veux avoir plus de chances de rencontrer ta future blonde, tu ferais mieux de t'asseoir sur le banc d'école à côté d'elle.»

En fait, la liste des arguments énumérés par le site web est longue: «Qui est fier de dire qu'il n'a pas terminé son secondaire?» Quitter l'école pour un emploi mal payé, «ça ne veut pas dire être libre». Sans oublier: les décrocheurs courent deux fois plus de risques de faire une dépression et d'être au chômage que les diplômés, en plus de vivre moins longtemps!

Au-delà du site web, la campagne se décline en capsules télévisées qui seront présentées à RDS jusqu'au 17 janvier, puis du 28 mars au 28 avril. Le site web est accessible par le biais des adresses jefinis.com ou jelache.com.

22 décembre 2010

Guide de prévention pour les élèves à risque au primaire

Le CTREQ lance un nouvel outil: Le Guide de prévention pour les élèves à risque au primaire

Le Guide de prévention pour les élèves à risque au primaire se veut un outil efficace d’information, de prévention et d’intervention pratique. Il est destiné principalement aux enseignants et aux autres intervenants qui agissent directement auprès des élèves du primaire susceptibles d’éprouver des difficultés d’ordre scolaire et de développer des facteurs de risque pouvant mener vers le décrochage au secondaire. Toutefois, parce que la prévention du risque d’échec passe par l’implication de plusieurs acteurs du système d’éducation, le présent guide s’adresse également aux parents et au personnel de direction des établissements scolaires.

Cet ouvrage puise certains de ses contenus dans le Guide de prévention du décrochage scolaire - Y’a une place pour toi!, qui est destiné au milieu de l’enseignement secondaire; les deux guides touchent ainsi de près une problématique très présente au Québec.

Le guide a été conçu de façon à transmettre aisément des informations pertinentes aux clientèles visées:
La description de quatre types d’élèves à risque au primaire
Des recommandations et des pistes d’intervention ciblées pour chaque type d’élèves à risque, à l’intention des enseignants et autres intervenants en milieu scolaire
Une procédure et des outils de dépistage permettant d’identifier les quatre types d’élèves à risque
De l’information sur des programmes et des outils d’intervention
Des références et des ressources accessibles sur Internet pour les intervenants, les enseignants, les parents et les directions d’école
Des conseils pour favoriser la motivation et la réussite scolaire des élèves à risque

Auteurs :
Pierre Potvin Ph.D., ps. éd.
Jean-René Lapointe M.A en éducation

Éditeur : CTREQ

Composantes

Le guide est divisé en huit sections facilement reproductibles:

Section 1: Les élèves à risque d’échec scolaire au primaire: état de la situation

Section 2 : Être l’enseignant d’un élève à risque ou son intervenant en milieu scolaire

Section 3 : Être à la direction d’une école primaire accueillant des élèves à risque

Section 4 : Être le parent d’un élève à risque

Section 5 : Intervenir auprès d’un élève à risque

Section 6 : Procédure pour le dépistage des élèves à risque

Section 7 : Annexes : Répertoire de sites Internet et Programmes de prévention

Section 8 : Notes et références

La section 1, plus générale, est destinée à toutes les personnes qui se sentent concernées par le phénomène des élèves à risque au primaire. Elle renferme des informations précieuses quant au concept d’«élève à risque», et peut être vue comme un outil de référence pour toute personne désireuse d’en savoir plus sur la question.

Les sections 2, 3 et 4 s’adressent respectivement à l’enseignant responsable d’un groupe au primaire, aux intervenants spécialisés, à la direction d’écoles et aux parents. Ces trois sections sont susceptibles de mieux faire comprendre la réalité des élèves à risque et de faciliter les interventions auprès de ces derniers.

Les sections 5, 6 et 7 proposent des pistes d’intervention aux enseignants et aux autres intervenants en milieu scolaire. Elles leur offrent notamment la possibilité d’expérimenter des procédures de prévention et de dépistage des élèves à risque au primaire, et mettent à leur disposition des outils concrets, éprouvés et validés.

Enfin, la section 8 présente toutes les références bibliographiques ainsi que les notes explicatives dispersées dans le document.

Clientèles utilisatrices

Les directions des écoles primaires
Les intervenants scolaires ou toute autre personne qui a le mandat d'aider les enfants à risque
Les enseignants
Les parents

Ce guide s'adresse principalement aux intervenants et enseignants des milieux scolaires qui oeuvrent directement auprès d'élèves du primaire susceptibles ou à risque de vivre des difficultés scolaires et de développer des facteurs de risque liés au décrochage. Cependant, deux sections du guide ciblent précisément les directions des établissements primaires et les parents.


Objectifs

Sensibiliser et informer les utilisateurs sur les caractéristiques des enfants à risque de vivre des difficultés scolaires au primaire
Favoriser une meilleure compréhension de la réalité des élèves à risque et à faciliter l'intervention auprès de ceux-ci
Proposer aux enseignants et intervenants scolaires une procédure de dépistage des élèves à risque et des outils d'intervention adaptés

Recherches à l’origine du transfert

Le Guide de prévention pour les élèves à risque au primaire s’appuie sur trois études longitudinales: la première étude, réalisée dans le milieu de l’enseignement secondaire, s’intitule Validation d’un modèle multidimensionnel et explicatif de l’adaptation sociale et de la réussite scolaire de jeunes à risque (Fortin, Potvin, Royer & Marcotte, 1996-2002). La deuxième étude, réalisée auprès d’élèves de la maternelle et des deux premières années du primaire, porte le titre suivant: Facteurs de réussite dès le début de l’éducation préscolaire et du primaire (Potvin & Paradis, 2000). La troisième étude longitudinale, qui est une continuité de la deuxième, a été menée auprès d’élèves de la maternelle à la fin du secondaire (1993-2004); elle s’intitule Étape II d’une étude longitudinale sur les facteurs de réussite dès le début du primaire (Potvin, Leclerc et Massé).

Les auteurs du guide ont également consulté un ensemble de publications scientifiques et gouvernementales récentes et pertinentes.

Comment se procurer cet outil ?

Le guide est disponible gratuitement en version électronique (pdf). Vous pouvez le télécharger en cliquant ici.

Renseignements

Alain Pednault, chargé de projets, CTREQ
Tél. : 514 529-2842

19 décembre 2010

La lettre du commissaire (no. 486, 19 décembre 2010)

Chers amis, Bonjour,

Ne cherchez pas dans cette lettre des renseignements comme ceux que vous y trouvez d’habitude. Je vous re-parlerai des écoles et de notre milieu en janvier.

Aujourd’hui, à une semaine de Noël, je veux prendre le temps, prendre votre temps et mon temps, pour vous souhaiter de très agréables moments avec votre famille et toutes les personnes qui vous sont chères. Au-delà de la foire commerciale qu’est devenue la fête de Noël, il faut y voir une occasion de se retrouver de façon spéciale en famille; se retrouver, c’est-à-dire, choisir de prendre du temps pour oublier notamment les préoccupations professionnelles, les préoccupations de tous les jours, pour se rappeler le bonheur de se retrouver parmi les enfants, les parents, les amis qui sont en fait le centre de notre vie. Le temps de Fêtes, c’est beaucoup un environnement qui nous permet de vivre… ailleurs qu’au jour le jour.

À tous et toutes, mes meilleurs vœux pour un temps des Fêtes qui permet de redire et de revivre l’amour familial.

Par ailleurs, j’ai une pensée toute spéciale pour tous ceux qui pour la première fois vivront un temps des Fêtes sans cet enfant, sans ce parent, sans cet ami décédé au cours de l’année. Le temps des Fêtes, d’une certaine façon, nous forcera à revivre ce deuil. C’est malheureusement un passage obligé… qui est par ailleurs le signe d’un amour toujours présent. À toutes ces personnes, je souhaite un bon courage dans les jours qui viennent.

Je pense aussi à tous ces jeunes parents qui vivront un premier Noël avec un nouveau-né, voire des jumeaux. C’est toute une vie, une si belle vie, qui se poursuit. Je vous souhaite de jouir de ces moments de grâce, des moments uniques de vie.

Un mot, enfin, aux membres de ma communauté de foi. Croyant en Jésus-Christ, nous savons que cet Enfant a changé notre vie, faisant de nous des fils et des filles de Dieu, frères et sœurs en Jésus-Christ. Une dignité à rien d’autre pareil! Nous sommes à 2000 ans après sa naissance et nous continuons à fêter cet événement unique dans l’histoire de l’humanité, un événement qui a transformé le monde, en commençant par chacun de nous. Joyeuse Fête de la Nativité!

Joyeux Noël! De Bonnes Fêtes! Une vie de famille intense!

Ma prochaine lettre : le 9 janvier 2011

Embrassez souvent vos enfants pour moi.

Kenneth

16 décembre 2010

Jusqu'à trois transitions entre la naissance et six ans


Près du quart des Québécois nés à la fin des années 1990 ont vu leurs parents se séparer ou former un nouveau couple avant de faire leur entrée à l'école primaire, selon une étude de l'Institut de la statistique du Québec (ISQ) dévoilée hier.Si 10 % des enfants nés à la fin des années 1990 ont dû s'adapter à un changement familial lié à l'histoire conjugale de leurs parents, 15 % ont dû, eux, composer avec au moins deux changements familiaux, font remarquer Hélène Desrosiers et Micha Simard dans le fascicule «Diversité et mouvance familiales durant la petite enfance».

Près de 3 enfants sur 10 (28 %) ont vécu avec un seul parent avant de souffler leurs six bougies, tandis que 13 % des enfants ont déjà vécu avec un beau-parent.

Mais c'est une autre statistique qui a étonné la coordonnatrice du Programme d'analyse et de valorisation des données longitudinales de l'ISQ, Hélène Desrosiers. «Il y a au moins 5 % des enfants qui vivent trois transitions entre la naissance et six ans, ce n'est pas négligeable», a-t-elle souligné.

Une vie familiale mouvementée

Toutefois, selon Hélène Desrosiers, il ne faut pas tirer des conclusions hâtives et croire que les petits vivant entourés de leurs deux parents subissent moins de bouleversements pour autant.

Les données montrent qu'au moment où ils fréquentaient la maternelle, environ 25 % des enfants avaient au moins un parent éprouvant des difficultés conjugales importantes. «Dans les familles apparemment intactes, il y a beaucoup de parents qui vivent la détresse conjugale et l'enfant est exposé à cela», a souligné Mme Desrosiers, ajoutant qu'il faut déboulonner le mythe du «long fleuve tranquille» chez ce type de ménage.
«Il ne faut pas stigmatiser plusieurs types de familles puisque dans certains cas, la rupture peut être bénéfique», avertit-elle, avant de préciser qu'il ne faut pas voir les choses en noir et blanc. «C'est complexe, il ne faut pas dire que certains groupes sont désavantagés sans nuances», a insisté la coauteure du fascicule.

Même si un grand nombre de recherches montrent que la coopération entre les ex-conjoints constitue un facteur déterminant de l'adaptation des enfants à la séparation de leurs parents, 12 % des mères affirment que le climat de la relation avec leur ex-conjoint était «mauvais» ou «très mauvais», souligne l'ISQ. Malgré tout, la moitié des mères séparées se disent satisfaites de la participation parentale et financière de leur ex-conjoint.
Parmi les enfants fréquentant l'école maternelle dont les parents étaient séparés, 40 % vivaient avec leur mère tout en visitant leur père régulièrement, alors que 20 % ne le voyaient jamais.

Les données présentées dans le fascicule portent sur un échantillon d'environ 1500 enfants suivis de la naissance à six ans dans le cadre de l'Étude longitudinale du développement des enfants du Québec (ELDEQ 1998-2010), dont l'objectif est de comprendre les trajectoires qui, pendant la petite enfance, conduisent au succès ou à l'échec lors du passage dans le système scolaire.

Dès la maternelle, plus d'un enfant sur quatre a vu ses parents se séparer | Silvia Galipeau | Famille

Par Silvia Galipeau, La Presse

Les unions des jeunes parents se font et se défont à la vitesse grand V. À peine à la maternelle, plus d'un enfant sur quatre a déjà vu ses parents se séparer ou reformer une union, 15% des enfants ont connu au moins deux épisodes du genre et 5% en ont vécu jusqu'à trois.

C'est du moins ce que révèle l'analyse Diversité et mouvance familiales durant la petite enfance, rendue publique hier par l'Institut de la statistique du Québec.

Ces résultats s'appuient sur les données de l'Étude longitudinale du développement des enfants du Québec, menée auprès d'un échantillon représentatif des enfants nés au Québec à la fin des années 90. Environ 1500 enfants ont fait l'objet d'un suivi de la naissance à l'âge de 6 ans.

Entre autres observations, on note que, à la maternelle, près de 30% des enfants ont déjà vécu dans une famille monoparentale, et 13% ont vécu avec un beau-parent. L'expérience monoparentale est parfois très courte, à peine 7 mois chez les hommes, 16 chez les femmes. Et c'est sans compter le nombre de parents qui ont un conjoint dit «non cohabitant». «Certaines situations témoignent de la rapidité avec laquelle les unions des parents se font et se défont», écrit Hélène Desrosiers, auteure principale de l'analyse et coordonnatrice à l'Institut de la statistique du Québec.

C'est le cas de Nancy Croussette, mère de trois enfants. Elle s'est séparée de son «conjoint de fait de 10 ans» alors que ses enfants avaient 3, 4 et 6 ans. Depuis, elle a fait quelques rencontres, certaines plus significatives que d'autres. «C'est compliqué. Peut-être deux significatives. Mais je ne sais pas si les enfants en sont conscients.» Ses relations avec le père? «Pas mauvaises, mais ça pourrait être mieux», résume-t-elle. Et son cas n'a rien d'extraordinaire.

Ainsi, pour ce qui est des modes de garde au moment de la séparation, 66% des enfants vivent avec leur mère, 31% sont en garde partagée et à peine 3% vivent avec leur père. À la maternelle, parmi les enfants dont les parents sont séparés, un enfant sur cinq ne voit carrément jamais son père. D'ailleurs, 12% des mères ont déclaré que leur relation avec leur ex-conjoint était mauvaise ou très mauvaise.

C'est d'ailleurs ce qui fait bondir Élise Mercier-Gouin, psychologue au centre jeunesse de Montréal. «Ce qui me préoccupe, c'est quand j'entends que 20% des enfants ne voient plus leur père. Si un enfant perd un parent, il perd un des éléments de protection à la base de son développement personnel», dit-elle.

Mais ce n'est pas parce que les parents sont encore ensemble que le portrait est plus rose. L'étude révèle en effet que 25% des enfants de maternelle ont au moins un parent qui éprouve des difficultés conjugales importantes.

D'où l'intérêt de l'étude, conclut l'auteure, qui dresse un portrait tout en nuances de la vie de famille. «Moi, je suis partisane des nuances, explique Hélène Desrosiers. Certaines études tendent à banaliser l'impact des ruptures, mais elles ne regardent pas l'impact du cumul des ruptures. D'autres dramatisent. Or, il faut tenir compte de tout le contexte pour en évaluer l'impact sur les enfants.»

Elle compte d'ailleurs se pencher sur l'impact de ces ruptures non seulement précoces, mais aussi multiples, sur le développement des enfants. À suivre.

14 décembre 2010

Les filles ne sont pas nulles en sciences

Publié par Amanda Schaffer, sur Slate.fr

En novembre dernier, des chercheurs de l’université du Colorado ont publié une expérience psychologique qui paraît presque trop belle pour être vraie. Ils ont montré que deux exercices de rédaction de 15 minutes imposés à une classe d’introduction à la physique au début du semestre pouvaient améliorer de façon conséquente les résultats des étudiantes. Plus curieux encore: ces exercices n’avaient rien à voir avec la physique. Les étudiantes devaient disserter sur des sujets importants à leurs yeux, comme la créativité ou les relations avec la famille et les amis. Comment quelques paragraphes sur les valeurs personnelles peuvent-ils se traduire par une meilleure maîtrise des poulies et des forces de frottement?

En maths et en sciences, les clichés sexistes suffisent parfois à entraver insidieusement les capacités des filles. C’est le principe de la menace du stéréotype, avancé par les psychologues Joshua Aronson et Claude Steele et aujourd’hui largement établi, comme je l’ai déjà évoqué dans Slate.com. La menace du stéréotype est susceptible de s’exercer pleinement lorsqu’on pousse les membres d’un groupe stéréotypé à penser qu’ils en font partie—en d’autres termes, quand les femmes se focalisent sur le fait d’être femme ou les Afro-américains sur celui d’être noir. Si elle provoque des problèmes de performance, la menace du stéréotype peut très bien être combattue, souvent de manière très simple. Comme le montrent les exercices de rédaction du Colorado, inciter les femmes à se concentrer sur ce qui est important pour elles peut les motiver. La leçon à en tirer est que de petites doses d’encouragements peuvent faire beaucoup de bien.

Le cercle vicieux du cliché

Voici ce que nous savons du mode de fonctionnement de la menace du stéréotype: dans les années 1990, les chercheurs ont découvert que si l’on disait à des étudiantes sur le point de passer un test de mathématiques que cet examen avait «révélé des différences de résultats entre les sexes», elles obtenaient de moins bons résultats que les autres. De même, les étudiantes à qui l’on avait demandé de visionner des publicités montrant des ménagères écervelées s’extasiant sur des préparations pour brownie ont ensuite montré moins d’intérêt pour les travaux mathématiques. La menace du stéréotype est un délinquant universel: elle peut saper la confiance des hommes blancs sur les terrains de basket, ou des hommes en général dans les tests de sensibilité sociale. Dès lors que l’on craint de confirmer un cliché négatif, par exemple que les filles ne sont pas fortes en maths ou que les hommes blancs ne savent pas sauter, on est moins susceptible de faire de son mieux. Comble de la frustration, les stéréotypes que l’on veut tant éviter peuvent se réaliser justement parce qu’on les craint. Cette menace peut même s’aggraver à mesure que les femmes engagées dans des carrières mathématiques et scientifiques progressent, à la fois parce qu’elles ont moins de condisciples et de modèles féminins, et parce qu’elles peuvent davantage être imprégnées «d’associations implicites selon lesquelles les maths c’est pour les garçons», comme le souligne la psychologue Cordelia Fine dans son formidable nouveau livre Delusions of Gender.

D’un autre côté, dans une étude de 2007 sur des étudiants en calcul de haut niveau de l’université du Texas, des psychologues ont prouvé que la menace du stéréotype n’était pas une fatalité. Au début de l’un des examens, la moitié des étudiants ont dû lire la déclaration suivante: «L’analyse de milliers de ces tests a montré que les hommes et les femmes obtenaient les mêmes résultats à cet examen.» Les femmes qui ont l’ont lue ont obtenu, en moyenne, des résultats bien supérieurs aux autres étudiantes de la même classe. Elles ont même obtenu de meilleurs résultats que les hommes.

Et voilà qu’aujourd’hui, les chercheurs du Colorado ont montré que les exercices de rédaction pouvaient aussi faire une différence pour les étudiantes en sciences. Dans une étude en double aveugle publiée à la mi-novembre dans Science, les chercheurs ont travaillé avec 399 étudiants de licence suivant un cours de physique basée sur le calcul. Certains, choisis au hasard, durent rédiger un texte sur deux ou trois des sujets suivants: «apprendre et approfondir ses connaissances», «l’appartenance à un groupe social», «les capacités sportives», «la relation avec la famille et les amis» et «le sens de l’humour». Ils durent ensuite réfléchir sur la raison pour laquelle ces choses étaient importantes à leurs yeux (les autres étudiants reçurent la même liste de valeurs, mais durent choisir les moins importantes et disserter sur les raisons pour lesquelles elles pouvaient paraître importantes aux yeux des autres). Les étudiants se livrèrent à ces exercices au début du semestre, alors qu’ils étaient susceptibles de manquer un peu d’assurance par rapport à leurs cours: la semaine de la rentrée, puis au milieu du trimestre.

Regain de confiance

Les bénéfices furent spectaculaires. La plupart des étudiantes qui eurent un C à l’exercice étaient celles qui avaient écrit sur les valeurs qui les concernaient le moins. La plupart de celles qui obtinrent un B avaient écrit sur ce qui importait à leurs yeux (aucun effet sur les étudiantes qui obtinrent un A, ni sur les hommes en général). Celles qui avaient affirmé leurs valeurs eurent aussi de meilleures notes lors d’un examen standardisé de concepts physiques clés, passé à la fin du trimestre. Le plus frappant est que les femmes qui avaient affirmé croire au stéréotype de la supériorité masculine en physique furent justement celles qui bénéficièrent le plus de l’exercice.

Comment tout cela fonctionne-t-il? Les psychologues Akira Miyake et Tiffany Ito, et le physicien Noah Finkelstein, qui figurent parmi les auteurs de l’étude, affirment ne pas avoir de certitude. Ils soupçonnent que les femmes qui avaient écrit sur des valeurs qui leur étaient chères se sentaient un peu plus à l’aise ou plus détendues en cours. Peut-être cela les a-t-il aidées à absorber davantage de connaissances, ou les a incitées à travailler plus dur. Et c’est peut-être cela qui leur a permis d’obtenir des résultats un peu meilleurs au premier examen, ce qui leur a donné un regain de confiance et n’a fait que les motiver davantage. Cercle vertueux facile à imaginer.

Cette étude a suivi des étudiants en physique pendant un semestre, mais il est fort possible que les effets de ce genre d’exercice rédactionnel soient plus durables. Dans un article de 2006 publié dans Science, le psychologue de Stanford Geoffrey Cohen a montré que le même genre d’exercices d’écriture augmentait les notes des collégiens afro-américains. Deux ans plus tard, après plusieurs exercices de suivi, les bénéfices étaient encore visibles.

Naturellement, la menace du stéréotype n’est pas la seule raison expliquant la sous-représentation des femmes dans les domaines mathématiques et scientifiques. Certains des co-auteurs de la nouvelle étude avaient déjà découvert que les différences de milieu expliquaient 60% des inégalités des notes en physique de leurs étudiants hommes et femmes, sachant que les garçons étaient plus susceptibles d’avoir choisi l’option physique au lycée. Après le test des exercices écrits d’affirmation de soi, les chercheurs se sont livrés à une autre analyse des différences de notes en maths sur des examens antérieurs, en faisant le rapport avec le taux de fréquentation plus ou moins élevé de cours de maths et de physique. Cette fois, ils n’ont trouvé aucune disparité significative entre les sexes dans les résultats des examens de physique standard ou dans les autres examens de la matière. Cela implique qu’avec la même éducation scientifique que les hommes, dans une certaine mesure, ce genre d’exercices de rédaction pourrait finir de combler le fossé entre les sexes —ou en tout cas, s’en rapprocher. Dans un monde où certaines femmes s’inquiètent à l’idée de ne pas être d’aussi bonnes scientifiques que les hommes, il semblerait que nous disposions d’un outil facile à utiliser pour les aider à venir à bout des démons qui sapent leur potentiel.

13 décembre 2010

Des bonnes nouvelles de nos ados

Publié dans La Presse, 13 décembre 2010, par Yves Boisvert

Ça ne paraît pas toujours, je sais, mais les élèves québécois de 15 ans sont parmi les meilleurs du monde. Malgré la foutue réforme, ils apprennent encore des choses! Et mieux que la plupart des adolescents évalués par l'OCDE. [Voir l'étude PISA 2009 ici]

Avouez que vous ne l'aviez pas vue venir, celle-là...

C'est pourtant assez constant depuis que ce programme international (PISA) existe: les élèves québécois se classent dans le top 5 ou le top 10 dans les trois matières évaluées: la lecture, les mathématiques et les sciences.

La nouvelle étude est censée avoir évalué pour la première fois les élèves de la réforme. Résultat? Ils se classent aussi bien qu'avant.

Je sais, je sais, il y a mille raisons de déplorer un million de choses qui vont tout croche dans notre système d'éducation, et on ne s'en prive généralement pas. Permettez tout de même qu'aujourd'hui on réalise qu'au bout du compte, les adolescents du Québec savent mieux lire, mieux compter et mieux comprendre les idées scientifiques que ceux de presque tous les pays.

On râle, on râle souvent, les parents, les élèves, les médias... Tout le monde râle contre l'éducation au Québec. Mais dans combien de domaines évalués un peu sérieusement peut-on se dire qu'on est parmi les meilleurs du monde?

En lecture, les élèves québécois se sont classés 6es parmi les 65 pays évalués - au 4e rang canadien.

Et en mathématiques, le Québec obtient le premier rang au Canada et n'est devancé que par Shanghai, Singapour, Hong-Kong, la Corée et Taipei. Il devance la Finlande, peut-être le pays occidental où l'on prend l'éducation le plus au sérieux.

L'étude révèle, sans surprise, que les filles réussissent mieux en lecture que les garçons et que ceux-ci obtiennent de meilleurs résultats que les filles en maths et en sciences.

Fait à noter, il n'y a pas de différence significative entre les systèmes scolaires anglais et français au Québec, sauf en mathématiques, où les francophones réussissent sensiblement mieux.

Autrement dit, les garçons francophones du Québec réussissent au plus au haut niveau mondial en mathématiques. Arrêtez de leur dire qu'ils sont moins bons que les filles, et donnez-leur une bine affectueuse de ma part si vous en voyez un passer.

J'en vois qui doutent au fond de la classe... Vous n'y croyez pas, hein, monsieur? C'est pourtant une étude qui existe depuis longtemps et qui est faite avec des critères rigoureux de comparaison. Oui, madame.

C'est comme ça, il n'y a rien à faire, c'est vraiment une bonne nouvelle au sujet de nos adolescents.

Mais ne vous en faites pas, la vie médiatique reprendra son cours normal et dès demain, on aura oublié tout ça.

On parlera de décrochage et on aura raison, on verra que l'Ontario a pris le taureau de l'abandon scolaire par les cornes en s'occupant de ceux qui ont besoin de soutien. On y viendra.

Mais ce matin, tout de même, je propose une trêve de 24 heures.

En vérité, c'est davantage une bonne nouvelle «pour» nos adolescents qu'une bonne nouvelle à leur sujet. La bonne nouvelle, c'est que malgré tout ce qu'on peut en dire et en craindre, ils sont généralement entre les mains de professeurs compétents.

Sans farce: pour obtenir de pareils résultats, nos profs doivent avoir fait deux, trois trucs vraiment bien pendant que les pédagogues du Ministère avaient le dos tourné à concocter des réformes.

On allait peut-être oublier que ce métier attire encore pas mal de gens qui aiment passionnément les enfants et la transmission du savoir.

Lors des rencontres de profs, je les écoute expliquer ce qu'ils vont faire, ce qu'ils ont fait, les projets, la matière, l'évaluation... Des fois (des fois), j'ai envie de leur dire: vous faites un travail admirable. Mais je ne le leur dis pas.

C'est incommensurable, ce qu'un professeur peut faire dans une vie, quand on y pense. Il n'y a pas que les médecins qui sauvent des gens.

Si on calcule qu'il veillera dans sa carrière à former le cerveau de 1000 ou 2000 ou 3000 ou je ne sais combien d'êtres humains, on commence à voir l'importance de cette armée pacifique dans le développement d'un pays, de ses gens, de sa culture, de son économie.

Souriez ce matin (juste ce matin), citoyens, nous avons au Québec l'un des meilleurs contingents en Occident.

(Aux ados, finalement, pour éviter tout malentendu, je rappelle la différence entre le général et le particulier. Je vous félicite très fort en général, mais je vous dis ceci en particulier: bottez-vous le derrière, c'est le temps des examens.)

Pour joindre notre chroniqueur: yves.boisvert@lapresse.ca

Les services offerts aux entreprises par le réseau de l'éducation : pour un meilleur accès aux ressources collectives

Dans un avis qu’il rend public aujourd’hui, Les services offerts aux entreprises par le réseau de l'éducation : pour un meilleur accès aux ressources collectives, le Conseil supérieur de l’éducation souligne qu’étant donné le retard du Québec quant à la participation des adultes à la formation continue et l’ampleur du défi à relever pour assurer le développement de la main-d'œuvre en emploi, il importe de faire connaître l’expertise des organismes du réseau de l’éducation en matière de services aux entreprises et d’assurer le maintien et la continuité d’une offre de services de qualité.

Le Conseil reconnaît d’emblée la responsabilité des entreprises en ce qui concerne la formation et le perfectionnement de leur personnel. Il rappelle toutefois que, du fait de ses retombées collectives sur la société québécoise, la formation continue de la main-d’œuvre se situe à la jonction du domaine privé et du domaine public. Aussi l’apport du réseau de l’éducation doit-il être envisagé dans une perspective de complémentarité des actions afin de favoriser un meilleur accès aux ressources publiques.

Désirant participer à la réflexion sur la contribution des acteurs publics au développement des entreprises et d’une culture de formation continue en leur sein, le Conseil a voulu, par cet avis, mettre en lumière la réponse du réseau de l’éducation aux besoins des entreprises et à ceux de leur personnel en matière de formation continue.

Des encadrements pour un meilleur accès à l’expertise

Le Conseil constate que les organismes scolaires sont présents et actifs et qu’ils déploient des efforts importants afin d’apporter une réponse aux besoins des entreprises et à ceux de formation continue de la main-d’œuvre en emploi. Toutefois, malgré l’expertise qu’ils ont développée depuis plus de 40 ans, on ne trouve aucun mandat explicite à cet égard dans les lois et règlements qui régissent le réseau de l’éducation. L’absence d’encadrement officiel fragilise la capacité des organismes d’offrir leur expertise et l’accès des entreprises, de leur personnel et des organisations à ces ressources collectives.

Le Conseil invite donc la ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport à affirmer le mandat des organismes scolaires en matière de services aux entreprises et à favoriser le maintien et la continuité de ces services dans le réseau de l’éducation en y allouant les ressources nécessaires.

Vers une meilleure synergie des actions au sein des organismes du réseau de l’éducation

Par ailleurs, le Conseil observe qu’à tous les ordres d’enseignement, les services aux entreprises se situent généralement en périphérie des activités régulières des établissements d’enseignement, ce qui crée certaines tensions au sein même des organismes, notamment dans le recours à l’expertise du personnel enseignant régulier et dans l’utilisation des espaces et du matériel.

C’est pourquoi, dans le but de favoriser une action plus cohérente au sein de chaque organisme et de meilleures retombées institutionnelles des services offerts aux entreprises, le Conseil recommande notamment aux organismes scolaires d’encourager les échanges d’expertise professionnelle entre les personnes affectées à l’enseignement régulier et le personnel des services aux entreprises et de faciliter l’utilisation des ressources humaines et matérielles des établissements d’enseignement aux fins de la formation continue dans les entreprises.

Un partenariat à établir entre les acteurs publics

Le Conseil observe finalement qu’au Québec la collaboration entre les acteurs publics du réseau de l’éducation et ceux du réseau de la main-d’œuvre varie d’une région à l’autre, qu’elle tient souvent aux personnes en place et que le partenariat a de la difficulté à s’installer à demeure.

Le Conseil invite les organismes scolaires à convenir de la meilleure utilisation possible de leurs créneaux d’intervention respectifs sur un territoire donné, régulant ainsi l’offre de services aux entreprises du réseau de l’éducation.

Convaincu que la pertinence de la réponse du réseau de l’éducation aux besoins des entreprises et de leur personnel sera d’autant plus assurée qu’elle sera établie en collaboration avec les organismes de main-d’œuvre, le Conseil appelle donc au partenariat des acteurs publics du réseau de la main-d’œuvre et du réseau de l’éducation.

Lettre du commissaire (no. 485, 12 décembre)

Chers amis, Bonsoir,

Vraiment avec cette neige, on ne s’y trompe pas. On sent le temps des Fêtes!
La récréation
La semaine dernière, je vous ai demandé de m’indiquer les périodes de récréation à l’école primaire de votre enfant. Merci aux parents qui m’ont répondu. Je serais heureux de recevoir l’information des autres parents.
Madame Diane De Courcy à Georges-Vanier
La présidente de la CSDM, madame Diane De Courcy, a commencé sa tournée des écoles secondaires. Il s’agit pour elle de rencontrer individuellement chacune des directions d’école et, en groupe, les enseignants.

En compagnie du directeur de Réseau, monsieur Maurice Lachance, nous avons rencontré la semaine dernière les gens de Georges-Vanier. La discussion a porté essentiellement sur la performance des élèves et de leurs enseignants dans les diverses disciplines académiques, la persévérance scolaire à l’école et les développements à venir. À ce sujet, il a été notamment question du dôme de soccer, un équipement multi-sports que l’on veut construire à l’arrière de l’école. Au début de la prochaine année, je vous en parlerai plus longuement.
Exposition à St-Étienne
Jeudi passé, des élèves de l’école ont pu exposer leurs travaux, ce qui a suscité un très grand intérêt tant chez les autres enfants de l’école que chez les parents. Belle initiative!
L’évolution de la population scolaire
Il y a quelque temps, la CSDM a été saisie d’une étude démographique produite par le ministère de l’Éducation sur les effets, en milieu scolaire, tant de l’immigration que du mini baby-boom des dernières années. L’étude révèle que d’ici 10 ans, la CSDM devra scolariser 10 000 enfants de plus qu’aujourd’hui. Pour donner une idée de ce que cela signifie : si une école primaire reçoit 350 élèves, il faut 3 écoles pour 1 000 élèves et 30 pour 10 000.

Par ailleurs, le gouvernement du Québec a annoncé l’an passé une réduction substantielle de que l’on appelle le « ratio maître-élèves ». Le ratio variera selon les cycles du primaire, mais il baissera. Autrement dit, alors que quatre salles de classe pouvaient être suffisantes pour scolariser 100 élèves, on pourrait en avoir besoin de cinq.

Et les tendances démographiques et la décision gouvernementale sont de bonnes nouvelles. Elles exigent cependant qu’on doive s’organiser en conséquence.
Les effets de ses bonnes nouvelles dans La Petite-Patrie
Les écoles actuelles comptent suffisamment d’espace et de salles de classe pour une adaptation sans problème. Pas question dans La Petite-Patrie de construire d’écoles nouvelles. Il faudra cependant faire attention au nombre d’enfants qu’on accueille dans les classes de maternelle; il ne faudrait pas accepter des enfants qu’on ne pourrait pas scolariser jusqu’à la fin du troisième cycle.
Les effets dans Villeray
La situation se corse un peu ici. On prévoit qu’il manquera d’espace à l’école Marie-Favery; on devra agrandir l’école. Heureusement que la cour de cette école est très grande. À ce moment-ci, les données ne permettent pas d’affirmer que des problèmes se poseront ailleurs.
Le budget du commissaire
Il y en a qui sont vite! J’ai déjà reçu les demandes des écoles St-Arsène et St-Ambroise.
Comité des Lève-tôt
C’est mardi à 8 h que le comité des Lève-tôt de La Petite-Patrie se réunira pour la dernière fois en 2010. La réunion se tiendra comme toujours au sous-sol de la Caisse St-Arsène. Il sera notamment question du Magasin-Partage de Noël et de l’évolution des écoles du quartier.
L’avenir du 7400
Tout le monde connaît l’ancien Institut des sourds-muets au 7400, St-Laurent. Un groupe de gens d’affaires veut acheter l’immeuble et le terrain, propriété des Clercs de St-Viateur. Des audiences de l’office de consultation de Montréal ont eu lieu la semaine dernière à l’église orthodoxe St-Nicholas. Plusieurs groupes de Villeray se sont exprimés. Avec raison, on a insisté notamment sur les besoins en logement des citoyens actuels du quartier.
Logement recherché
Le père d'un enfant qui fréquente l’école St-Arsène cherche un appartement avec deux chambres à coucher, près de l'école (dans le quadrilatère St-Denis, Faillon-Everett, Fabre et Beaubien, si possible). On prend contact avec Maxime au 514-356-3273.


Voilà pour cette semaine.

Des questions? Des commentaires? Écrivez-moi.

Embrassez vos enfants pour moi.

Bonne semaine.

Kenneth

7 décembre 2010

La lettre du commissaire (no. 484, 5 décembre)

Chers amis, Bonsoir

Comme vous le verrez, ma lettre de ce soir est moins longue que celle de la semaine dernière!!!

1. Ma lettre … un vendredi
L’immense majorité des gens qui reçoivent ma lettre dominicale dans leur ordinateur ont dû être surpris de la recevoir, non dimanche ou lundi passés,… mais bien vendredi. C’est que j’ai eu à faire face à un problème informatique imprévu. Vous êtes de plus en plus nombreux à recevoir ma lettre sur votre ordinateur (plus de 650) et mes lettres sont de plus en plus longues. Il a donc fallu revoir certaines choses au plan informatique! Mais tout est maintenant réglé.

2. La Guignolée dans La Petite-Patrie: les résultats
Un premier décompte a été fait. En argent, nous avons recueilli 6 805 $. Par ailleurs, les responsables évaluent que les denrées représentent 15 000 $.

3. Une école oubliée
La semaine dernière, j’ai oublié de mentionner une des écoles de mon quartier.

En haut de l’école Gadbois, il y a une toute petite école, Accès Nord. Il s’agit d’un service pédagogique qui accueille des adolescents qui présentent des problèmes académiques, des problèmes d’estime de soi ou de motivation scolaire. Le service est rendu par des enseignants généralistes et spécialistes, une psychoéducatrice, une conseillère d’orientation et une conseillère pédagogique.

Comme ces élèves partagent le même édifice que les enfants de l’école Gadbois, pas surprenant que les adolescents interviennent auprès des enfants. Ainsi, à l’Halloween, les grands ont construit une maison hantée que les enfants ont pu visiter. À l’occasion de Noël, les élèves d’Accès Nord répondront aux lettres que les enfants auront écrites au Père Noël.

4. Les récréations au primaire
Un des éditorialistes de La Presse, François Cardinal, a récemment publié un livre sur le rapport entre les jeunes et la nature. Dans une interview à Radio-Canada, monsieur Cardinal m’a grandement surpris en affirmant que la moitié des enfants de Montréal ne pouvait pas bénéficier de récréations à l’école. Cela m’a grandement surpris car, il y a quelques années, le Conseil des commissaires a adopté une mesure obligeant les écoles qui avaient fait disparaitre les récréations de les réintégrer à l’horaire.

Je veux savoir ce qui se passe dans la réalité.

Qu’en est-il de l’école de vos enfants? Pourriez-vous m’envoyer un courriel précisant :

a) le nom de l’école primaire que fréquente votre enfant b) la durée de la récréation du matin c) la durée de celle de l’après-midi. Par ailleurs, si votre enfant est au service de garde, pourriez-vous me dire pendant combien de temps il est amené à jouer dehors, dans la période où il est au service de garde?

5. Les plans de réussite des écoles
Dans une lettre que j’ai fait parvenir en septembre aux membres des CE et des OPP, j’ai attiré l’attention sur la responsabilité des parents des CE et OPP face au plan de réussite; ce sont les parents du CE qui ont adopté le plan de leur école, il leur revient d’évaluer si les mesures mises en œuvre permettent d’atteindre les objectifs fixés.

Cela dit, nous serons tous appelés au cours de l’année à réviser des éléments du plan de réussite de notre école. À ce sujet, je suggère fortement à chacun de comparer le plan de réussite de son école à celui des autres écoles. Cette proposition que je vous fais peut facilement être mise en œuvre; en effet, les plans de réussite de chacune des écoles de mon quartier sont disponibles à l’onglet « document » de mon site www.kennethgeorge.com.

6. Sites Web pour nos écoles
À la CSDM, près de 200 000 $ sont investis pour doter nos écoles de sites Web. À la séance du 19 octobre, les membres du comité exécutif ont approuvé le choix d’un fournisseur pour la conception et le développement des sites Web des établissements.

Le déploiement des sites Web de nos écoles se fera graduellement, plusieurs étapes restant encore à réaliser.

Ce projet était rendu nécessaire afin d’offrir une plate-forme conviviale commune à tous les établissements. De plus, il permettra d’améliorer les contenus et la qualité de la langue des sites Web. Par ailleurs, les sites Web des écoles nous permettront de mieux informer les parents et le grand public sur ce qui se passe dans nos écoles.

7. Rencontre pour parents d’adolescent
Comme par les années passées, la maison de jeunes l’Hôte-Maison offre gratuitement une session de 10 rencontres pour les parents d’adolescent; il s’agit de permettre l’échange entre les parents pour qu’ils soient mieux soutenus dans leur rôle d’éducateurs. Animée en collaboration avec le CREP (Centre de ressources éducatives et pédagogiques de la CSDM), ces rencontres se feront les mercredis soir de 18 h 30 à 21 h à la maison des jeunes l’Hôte-Maison, 6255, rue Boyer, au coin de Bellechasse. La première rencontre aura lieu le 26 janvier.

Attention! Seuls 10 parents pourront être de ces rencontres. Pour s’inscrire, on appelle Jimmy ou Johanna au 514 273-0805.

8. Regroupement pour le développement de Villeray (RDV)
C’est mercredi à 13 h 30 que se rencontreront les membres du RDV.

9. Mot d’enfant
En se levant le matin, Henri dit à sa maman : « J’ai mal au ventre, c’est parce que j’ai mangé trop de cochonneries hier soir. Il faudra que j’en mange encore aujourd’hui pour que mon ventre s’y habitue. »

Voilà pour cette semaine.

Des questions? Des commentaires? Écrivez-moi.
Embrassez vos enfants pour moi.

Bonne semaine.

Kenneth

Résultats scolaires: les jeunes Canadiens reculent dans le classement mondial

Publié dans la Cyberpresse, 7 décembre 2010, par Ariane Lacoursière

Les plus récents résultats d'une étude internationale sur les résultats scolaires d'élèves de 15 ans de plus de 65 pays révèlent que les jeunes Canadiens performent de façon stable depuis 2000 en mathématiques, en lecture et en sciences. Mais d'autres pays ont vu leur performance augmenter significativement, si bien que le Canada fait moins bonne figure cette année au classement.

[NDLR: tous les résultats de l'étude PISA 2009 sont disponibles sur le site de l'OCDE, en anglais]

Tous les trois ans, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) mène une étude intitulée Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA).

Les résultats de 2009 montrent que le Canada arrive au 4e rang en lecture, derrière la Shanghai, la Corée, la Finlande et Hong Kong.

En 2000, le Canada arrivait au 2e rang en lecture, tout juste derrière la Finlande. Cette année, il a été devancé par des pays qui participaient pour la première fois à l'étude.

Les résultats du PISA montrent également que la proportion d'élèves canadiens très performants est passée de 45 % en 2000 à 40 % en 2009. Un élève sur dix présente aussi des compétences nettement insuffisantes dans ce domaine.

En mathématiques, le Canada arrive au 8e rang, alors qu'en sciences, il se classe au 7e rang. Le pays performe encore une fois moins bien qu'il y a quelques années. En 2003, soit la première année où ces matières avaient été évaluées, le Canada arrivait respectivement au 6e et au 5e rang en mathématiques et en sciences.

1 décembre 2010

Étude du CIRANO - Rentable, l'université

Publié dans Le Devoir du 1er décembre 2010, par Lisa-Marie Gervais

Étudier à l'université est un investissement qui rapporte, conclut une étude du CIRANO sur le rendement privé et social des études postsecondaires au Québec. Ainsi, le taux de rendement d'un individu pour un baccalauréat serait de 16 % pour les hommes et de 20 % pour les femmes, et moindre pour le doctorat et la maîtrise. Et si les droits de scolarité étaient fixés au niveau de la moyenne canadienne, le rendement baisserait à peine, soit à 14 % pour les hommes et à 17 % pour les femmes.Avec quelques conclusions, notamment sur le rendement par domaine d'études, ouvrant la porte aux droits de scolarité modulés, l'étude du CIRANO tombe étrangement à point pour la rencontre de lundi sur le financement des universités organisée par le ministère de l'Éducation. Mais François Vaillancourt, cochercheur de l'étude, se défend bien d'avoir exécuté là une commande du gouvernement. «On peut penser qu'il savait que la question des droits de scolarité serait un objet de débat public, mais c'est notre proposition de recherche. Même s'ils ont fait des commentaires», a-t-il assuré.

Dans cette étude, on a également calculé le taux social (avant impôt). Celui-ci ne tient pas seulement compte des dépenses d'études d'un individu, mais aussi de la subvention que le gouvernement verse à l'université par étudiant. Il est d'environ 12 % pour les hommes et 13 % pour les femmes au baccalauréat.

Le domaine d'étude où le rendement est le plus élevé demeure sans surprise la médecine, avec un taux d'environ 30 % pour les hommes et 31,5 % pour les femmes.

Règle générale, les taux plus élevés chez la gent féminine viennent du fait qu'elles sont les plus susceptibles d'occuper des emplois faiblement rémunérés si elles arrêtent leurs études après le secondaire. «C'est normal de trouver [cet écart]», soutient M. Vaillancourt.

D'ailleurs, il reconnaît ex post que son étude, basée sur les données du recensement de 2006, arrive à des résultats comparables à ceux des années passées. La petite nouveauté est la section où il a comparé les taux de rendement privés selon le lieu de travail et d'imposition. Ainsi, M. Vaillancourt constate que le meilleur taux de rendement pour un individu est lorsqu'il fait ses études au Québec et s'en va travailler... en Ontario.