29 août 2011

Les commissions scolaires entendent simplifier leur administration

Publié dans Le Devoir, 29 août 2011

Décidées à vouloir faire taire ceux qui souhaitent leur abolition, les commissions scolaires entreprendront un virage à 180 degrés cet automne visant à simplifier leur administration et à redonner à l'école publique ses lettres de noblesse.

C'est ce qu'a annoncé hier la présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ), Josée Bouchard, au terme du conseil général des présidents de commissions scolaires francophones du Québec, tenu à Québec au cours de la fin de semaine.

En entrevue avec La Presse canadienne, Mme Bouchard a affirmé que les élus scolaires étaient déterminés à transformer leur mode de fonctionnement pour s'attaquer à la réussite scolaire des Québécois.

«Ce qu'on veut dire à la population, c'est qu'on a compris, on sent qu'il faut changer nos façons de faire, nos façons de travailler, notre façon peut-être de demander des comptes et d'en rendre aussi», a-t-elle précisé.

Au cours des prochaines semaines, la FCSQ présentera un plan d'action comprenant une série de mesures pour simplifier l'administration des commissions scolaires et redorer le blason des écoles publiques.

«C'est vraiment une approche qui visera à mobiliser la population québécoise en faveur de l'éducation publique, mais, aussi, à changer nos façons de faire pour renouveler la gouvernance et la gestion des commissions scolaires», a expliqué Mme Bouchard, ajoutant qu'elle savait que la population avait de grandes attentes à ce sujet.

Peu détaillé

Josée Bouchard avait néanmoins peu de détails sur la nature de ces mesures, se contentant de préciser qu'elles seraient «concrètes» et qu'elles auraient certainement un impact sur l'ordre du jour des conseils des commissaires au Québec.

«C'est un engagement, c'est un virage à 180 degrés que les élus scolaires s'apprêtent à faire», a soutenu la présidente.

Mme Bouchard a par ailleurs promis que les projecteurs seraient braqués sur les résultats des élèves et leur potentiel, et ce, afin de favoriser leur diplomation.

«On va surtout se parler des enfants et des jeunes adultes qui reviennent à l'école et qui poursuivent leur cheminement par l'éducation des adultes et la formation professionnelle», a-t-elle précisé.

La FCSQ entend par ailleurs travailler en étroite collaboration avec le gouvernement du Québec et avec les directions des établissements scolaires.

«On le sait qu'il y a un groupe de la FQDE [Fédération québécoise des directions d'établissement d'enseignement] qui critique vertement les commissions scolaires et qui rêvent de les abolir. Je ne pense pas que c'est une façon de faire», a soutenu Josée Bouchard, ajoutant qu'elle ne croyait pas que la population du Québec avait envie d'un nouveau débat de structure.

28 août 2011

Parents-Secours: un ange gardien au coin de la rue


Publié dans Le Soleil, 28 août 2011

(Québec) Si vous avez plus de 30 ans, la petite affiche rouge sur fond blanc de Parents-Secours, représentant un enfant qui tient la main d'un adulte, vous est sûrement familière. Mais le temps a passé et l'organisme sans but lucratif, qui fête ses 35 ans cette année, était un peu tombé dans l'oubli. Pourtant, le réseau de foyers-refuges est toujours actif et plus vivant que jamais.


«Il faut dire que la société a changé depuis 35 ans. Les femmes sont moins à la maison et la population a vieilli...» analyse Émilie Bolduc, directrice des communications de Parents-Secours. Ceci expliquant peut-être cela, le réseau comptait 20 000 foyers-refuges (où l'on trouve la petite affiche dans la fenêtre) il y a 15 ans; aujourd'hui, ce nombre a fondu de moitié. Mais après un creux de vague, Parents-Secours est en pleine relance, pour faire connaître à nouveau ses services et sa mission.

Une mission toute simple, mais combien importante : assurer la sécurité et la protection des enfants (principalement les 6 à 12 ans) et des aînés, en offrant un réseau de foyers-refuges sécuritaires. Si on pense spontanément aux enfants, Parents-Secours étend maintenant son action auprès de la clientèle âgée, justement parce que la population vieillit. En avril dernier, l'organisme a reçu une importante subvention du ministère de la Famille et des Aînés, pour accentuer sa présence auprès des personnes âgées.

Parents-Secours est basé à Trois-Rivières et une petite équipe de quatre personnes assure la permanence de l'organisme. Un important réseau de bénévoles se déploie au sein de 64 comités locaux, dans 15 régions administratives au Québec. Les régions de Québec et de la Chaudière-Appalaches comptent neuf comités, regroupant plus de 1000 foyers-refuges. L'an dernier, on a recensé sept interventions pour les deux régions. Ça peut sembler bien peu, «mais nous avons répondu aux besoins de sept personnes en détresse, ce n'est pas anodin», estime Émilie Bolduc. L'organisme cible maintenant davantage les quartiers de jeunes familles et d'aînés, et travaille conjointement avec le milieu (écoles, CPE, policiers) pour consolider son action.



Règles sévères

En somme, Parents-Secours est une forme de vigile communautaire, assurée par un réseau structuré de bénévoles bien encadrés. Car ne devient pas foyer-refuge qui veut. Même si l'organisme désire gonfler son réseau de bénévoles, les règles pour y adhérer sont très sévères. D'abord, toute personne de plus de 12 ans, qui habite un domicile qui veut se joindre à un comité de foyers-refuges, est soumise à une enquête policière. Un membre du comité régional se rendra ensuite à la résidence en question, pour vérifier que l'endroit est bien sécuritaire. Parents-Secours s'assure de la probité de tous ses bénévoles. «Nous sommes rendus méfiants, dans notre société, envers les gens qui veulent s'engager auprès des enfants, et c'est normal de l'être. Mais nos bénévoles sont fiables, encadrés et visités régulièrement», précise Émilie Bolduc.

Le rôle du foyer-refuge se résume en trois points : accueillir l'enfant ou l'aîné en détresse, le sécuriser et appeler les res­sources nécessaires (parents, policiers, résidence pour aînés). Suffit d'être là et disponible, c'est aussi simple que ça. Le résidant du foyer-refuge peut installer son affiche selon ses disponibilités, aucun temps minimum «d'affichage» n'est exigé. Quand on ne veut pas être dérangé ou qu'on quitte le domicile, on retire l'affiche de la fenêtre. «C'est une forme de bénévolat facile à faire, qui ne demande pas de gros efforts, et qui offre un service utile à la communauté», ajoute la porte-parole de Parents-Secours. Le but, c'est de créer un corridor de sécurité pour le déplacement des enfants et des aînés. Plus il y aura de foyers-refuges, plus le corridor sera étanche. «Mon idéal, ce serait de pouvoir dire qu'on a des quartiers sécurisés», rêve tout haut Mme Bolduc.

L'organisme poursuit actuellement une campagne d'information auprès des potentiels bénévoles et des clientèles cibles. Dans les prochaines semaines, plusieurs rencontres auront lieu dans les écoles et les résidences pour personnes âgées, et le tout culminera avec la semaine canadienne de Parents-Secours, du 23 au 29 octobre. Pour plus de renseignements : www.parentssecours.ca

27 août 2011

La pénurie de professionnels de l'éducation n'est pas endiguée

Publié dans Le Devoir, 27 août 2011

Les embauches promises ne se sont pas toutes concrétisées
La Fédération des professionnels de l'éducation affirme que les sommes promises pour l'ajout de postes d'orthophoniste, de psychologue et d'autres ne se sont pas toutes rendues et que plusieurs commissions scolaires n'ont pas ajouté ces postes pour lesquels le ministère de l'Éducation leur avait versé de l'argent.

Au cours d'une rencontre avec la presse hier à Montréal, le président de la Fédération, Jean Falardeau, a rappelé que, lors de la dernière négociation avec le ministère, la fédération avait obtenu l'ajout de 380 postes de professionnels dans les écoles où elle a des membres. Le ministère avait octroyé des fonds aux commissions scolaires pour 420 postes dans l'ensemble de la province.

Or, selon lui, si certaines commissions scolaires l'ont fait, d'autres n'ont tout simplement pas embauché les spécialistes qu'elles devaient engager ou ont affirmé qu'elles allaient plutôt maintenir en poste un spécialiste dont elles avaient prévu se départir. Certaines auraient même affirmé qu'elles ne pourraient faire les embauches prévues en prétextant une réduction de budget de 100 millions dans un autre poste budgétaire imposée par le ministère. «Le ministère a fait sa job. Ce n'est pas suffisant, mais il a fait sa job. Le comportement de plusieurs [commissions scolaires] nous inquiète», a commenté M. Falardeau.

Pour appuyer ses doléances quant à la pénurie, la Fédération a commandé une enquête à la firme CROP qui révèle que 47 % des parents ayant un élève en difficulté ont dû attendre six mois ou plus pour recevoir des services à l'école, alors que 18 % ont dû attendre un an ou plus.

La Fédération des commissions scolaires s'est dite surprise des propos de M. Falardeau, affirmant que les sommes ont été octroyées par le ministère aux commissions pour l'ajout de professionnels sur une période de cinq ans.

25 août 2011

Décrochage scolaire - La réussite des garçons passerait d'abord par le français, dit la CSQ

Publié dans Le Devoir, 25 août 2011

La ministre Line Beauchamp dit être d’accord avec la CSQ sur le fait que la réussite des garçons passe par le développement de leurs compétences en lecture et en écriture.

Pour que les garçons réussissent à l'école, l'accent doit être mis sur l'apprentissage du français. C'est ce qu'a soutenu hier en conférence de presse la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) tout en appelant le gouvernement à élaborer conjointement avec elle un plan d'action pour régler ce problème.

«Il faut s'éloigner de la pensée magique qui stipule qu'en ajoutant des modèles masculins, des cours d'éducation physique et des chars d'assaut dans les cours d'école, ça réglerait le problème des gars», s'est exclamé hier le président de la CSQ, Réjean Parent.

En mars dernier, la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, avait annoncé la réactivation d'un comité devant se pencher sur l'attraction et la rétention des hommes dans la profession enseignante comme possible solution à la réussite des garçons. Elle avait également réitéré le potentiel des équipes sportives, des activités faisant appel à la technologie et des boys' clubs pour renforcer leur sentiment d'appartenance et prévenir le décrochage. «L'école doit devenir un lieu où il y a des défis et où j'ai du plaisir», a-t-elle insisté.

Ne rejetant pas ces solutions, Mme Beauchamp dit néanmoins être totalement d'accord avec la CSQ sur le fait que la réussite des garçons passe par développement de leurs compétences en lecture et en écriture. «La question de l'apprentissage de la lecture chez les garçons, à un stade précoce, est un enjeu nommé par plusieurs études au Québec et à travers le monde», a-t-elle reconnu en admettant avoir compris le message.

Pas de débats idéologiques

La ministre Beauchamp répond donc favorablement à l'invitation de la CSQ en mettant toutefois en garde de ne pas «retomber dans des débats idéologiques». «J'accepte la main tendue, mais il est trop tôt pour me prononcer sur l'ensemble des propositions amenées [hier matin]», a-t-elle dit.

Selon la présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ), Manon Bernard, les modifications réclamées au gouvernement sont mineures. Elle veut simplement que Québec révise des éléments du programme de formation de l'école québécoise pour l'ajuster en fonction des recherches sur la maîtrise de la langue.

«L'écart entre les garçons et les filles se creuse particulièrement par rapport à l'apprentissage de la lecture», a expliqué Mme Bernard. Cela est constaté très tôt, soit dès la fin du premier cycle de l'école primaire, a-t-elle noté.

Pour la CSQ, la recherche démontre clairement que la maîtrise de la langue première est un vecteur de réussite quasi infaillible. Selon les données du ministère de l'Éducation citées par la CSQ, les principales difficultés des élèves ayant des problèmes d'apprentissage relèveraient à 90 % de la lecture et de l'écriture.

Le taux de diplomation des garçons à la fin du secondaire est de près de 50 %, alors que celui des filles est de 62 %.

24 août 2011

Fournitures scolaires gratuites en Ontario


Publié dans Le Droit, 24 août 2011

Les parents ontariens ont un souci financier de moins cette année. En vertu d'une nouvelle « ligne directrice » du ministère de l'Éducation, toutes les fournitures essentielles à la réussite scolaire sont offertes gratuitement aux élèves.


Selon cette nouvelle mesure, « tout matériel d'apprentissage jugé essentiel pour combler les attentes d'apprentissage d'un cours ou d'une année scolaire doit être fourni gratuitement aux élèves ».

« Nous nous attendons à ce que, dans la plupart des cas, les parents (et tuteurs) continueront de fournir à leurs enfants des fournitures telles que des cartables, des étuis à crayons et des sacs à dos, comme ils l'ont toujours fait », a souligné par courriel le porte-parole du ministère, Gary Wheeler.

Ce dernier précise que des enseignants peuvent suggérer du matériel supplémentaire, tant qu'il demeure facultatif. « Le matériel plus général, comme les boîtes de mouchoirs, relève de la responsabilité des écoles et fait partie de leurs budgets opérationnels », ajoute M. Wheeler.



Les parents ne doivent donc plus payer de frais pour des cahiers d'exercices, manuels, matériel de laboratoire, instruments de musique ou tout autre article nécessaire à la réussite du programme. Les frais jugés admissibles touchent entre autres les programmes facultatifs, les activités parascolaires et les agendas.

« Dans le passé, certains conseils scolaires ont pu imposer des frais qui n'étaient pas appropriés », a indiqué Gary Wheeler. Par cette mesure, le ministère a donc voulu donner à tous les élèves « une chance égale de bénéficier du système d'éducation sans devoir débourser quoi que ce soit », peut-on lire dans la ligne directrice publiée en mars dernier.

Dans la région, des conseils scolaires offrent depuis quelques années déjà le matériel scolaire essentiel aux élèves. Au Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE), le matériel de base est distribué gratuitement aux élèves de la maternelle à la 6e année depuis 2005. Cette année, le CECCE a prévu dépenser près de 190 000 $ pour offrir des fournitures scolaires à plus de 12 000 élèves.

La directrice des communications du CECCE, Roxanne Deevey, a indiqué que « les fournitures scolaires sont tirées des subventions de base accordées par le ministère de l'Éducation de l'Ontario ». Depuis l'entrée en vigueur de cette mesure au CECCE, un montant de 15 $ par élève est alloué à l'achat du matériel scolaire autrefois payé par les parents. « Ça offre l'avantage qu'on est en mesure d'aller en appel d'offres, donc le coût est nettement avantageux en achetant en grosses quantités », souligne Mme Deevey. Des cotisations d'un maximum de 35 $ sont demandées aux parents, et servent par exemple à l'achat d'agendas ou à des sorties.

Au Conseil des écoles publiques de l'Est de l'Ontario (CEPEO), les fournitures scolaires essentielles sont offertes, jusqu'en 6e année, depuis l'année scolaire 2008-2009. Le CEPEO attribue environ 200 000 $ par année à l'achat de fournitures pour près de 7000 élèves.

Bâtons de colle, étuis à crayons, crayons, ciseaux, gommes à effacer, taille-crayons, cahiers d'exercices, cartables et règles font partie des articles fournis aux élèves du CEPEO.

Les conseils ne reçoivent pas d'argent supplémentaire pour se conformer à cette nouvelle ligne directrice. Au ministère, M. Wheeler souligne que le financement de l'éducation a augmenté de 46 % depuis 2003, et qu'un montant était déjà alloué pour l'ensemble des fournitures scolaires.

13 août 2011

Au primaire - Que faut-il avoir appris à la fin de la 6e année ?

Publié dans Le Devoir, 13 août 2011

« Le rôle des parents est aussi de prolonger le scolaire »

À la fin de la 6e année, un enfant sait lire, écrire et compter. Un pas de géant pour un enfant en six ans, souligne Catherine Dupont, une maman de cinq enfants qui a été tour à tour enseignante et directrice d'école pendant 25 ans. Entretien avec celle qui est maintenant directrice des programmes au ministère de l'Éducation.

En regardant le primaire, «on a le sentiment que c'est la phase la plus facile, observe Catherine Dupont, avec qui Le Devoir s'est entretenu en juin dernier. Que ce n'est pas compliqué! Mais c'est peut-être au primaire que, comme être humain, j'apprends le plus de choses. Je passe d'un monde où tout est mélangé, où ce sont les sens qui perçoivent les choses uniquement, à un monde où on m'apprend à décoder ce qu'il y a autour de moi. L'enfant apprend à appréhender le monde autour de lui en apprenant qu'il y a des lorgnettes différentes, qu'on appelle des disciplines. C'est un pas énorme pour ce petit-là qui a toujours joué!»

Avant même de se demander si son enfant «en sait assez», le parent devrait prendre conscience de ce bond énorme, ce changement de paradigme qui s'opère en six ans à peine, avance Mme Dupont.

Un chemin qui le mène à savoir... lire, écrire et compter, bien sûr!

Lire

Du classique La petite maison dans la prairie aux romans d'aventures fantastiques des Chevaliers d'Émeraude, avant d'entrer au secondaire, un enfant peut déjà apprécier un roman jeunesse. Mais il peut également écouter un film, être attentif à une conférence ou assister à une pièce de théâtre. Comment ça s'écrit, «théâtre», demande-t-il? Et bien, il sait aussi chercher dans le dictionnaire!

«Quand on regarde nos grands-parents, plusieurs avaient un cours primaire. Beaucoup fonctionnent dans la société avec une 5e ou une 6e année. Il faut amener les enfants assez loin pour être capables de décoder ce qui est écrit autour d'eux», résume Catherine Dupont. Pour elle, on ne soulignera jamais assez que la lecture, «ce n'est pas juste quand je m'assois dans un coin à la bibliothèque avec un roman».

Elle conseille de présenter «de tout, des reportages, des courts romans, pour qu'il réalise que la lecture, c'est presque chaque heure que j'en ai besoin dans la vie. Maman m'envoie faire une commission, je dois pouvoir lire le nom de la boîte de céréales. Le rôle des parents, oui c'est de vérifier les devoirs, mais aussi de prolonger le scolaire, d'allumer l'enfant par rapport au scolaire. Être à l'affût de ce que l'enfant manifeste comme curiosité.»

Écrire

Écrire correctement et utiliser trois mille mots, voilà le défi que doivent relever les enfants avant leur 12e anniversaire. «C'est un gros bagage. Quand je dis que c'est un pas énorme !», s'exclame Catherine Dupont. Et non seulement le jeune élève doit connaître l'orthographe: n'oublions pas les règles de grammaire. «Il doit appliquer ses règles d'accord. Il apprend que la langue qu'il parle avec papa et maman est un système organisé. Qu'on ne met pas les mots dans n'importe quel ordre. Il doit apprendre à se corriger, à réviser.»

Une étape cruciale qui lui permet finalement de coucher ses idées sur papier et, ultimement, être compris par son interlocuteur.

Compter

Après trois mille mots... Un million de chiffres! «À la fin du primaire, un enfant sait compter jusqu'à un million, dit Catherine Dupont. Mais le jour où il a compris la question de la régularité, il peut compter à l'infini!» ajoute-t-elle en riant.

Additionner, soustraire: tant de choses à maîtriser et, bien sûr, les fameuses tables de multiplication et de division sont toujours de mise. Ce qui mène tranquillement l'enfant à la géométrie. «Il apprend les formes: pas la formule pour trouver l'aire, mais il comprend qu'un rectangle a un tour et une surface, il appréhende la géométrie par les sens. Il apprend les bases de la notion de mesure, le temps, l'espace, les longueurs.»

C'est aussi avant la fin du primaire que les enfants mènent leurs premières enquêtes: que ce soit pour trouver la proportion de blonds dans une classe ou comprendre la probabilité de tirer un «six» aux dés. «Il place les grands morceaux grâce auxquels au secondaire il va faire des apprentissages beaucoup plus difficiles. On essaie de leur faire comprendre que ça sert dans la vie de tous les jours.»

... et tout le reste

Après tout cela, il y a encore les sciences, les arts, l'histoire, la géographie et tant d'autres choses. Car le français et les maths ne suffisent pas pour comprendre le monde. Par exemple, dit Catherine Dupont, «c'est très important, la notion de passé en histoire, car pour un jeune enfant son grand-père et l'homme de Cro-Magnon, c'est à peu près du même niveau!»

«C'est pour ça qu'il y a plus que du français et des mathématiques, pour que ce soit un enfant épanoui comme être humain, en mesure d'appren-dre»... Toute sa vie!