22 novembre 2011

Les filles consomment plus de drogues dures que les garçons

Québec lance sa campagne de prévention de la dépendance aux drogues

Par Caroline Montpetit, Le Devoir, 22 novembre 2011

Si les jeunes du secondaire consomment moins d'alcool et de drogues qu'avant, la consommation d'amphétamines est en hausse depuis quelques années. En outre, les filles ont tendance à consommer plus de drogues dures, soit plus d'hallucinogènes, plus d'amphétamines, plus de cocaïne, plus d'héroïne, et plus de solvants que les garçons. Mais ces derniers consomment plus de cannabis et de ce que l'on classe dans les «autres drogues» que les filles.

C'est ce que dévoilaient hier des données diffusées dans le cadre de la campagne pour la prévention des dépendances chez les jeunes, lancée hier par la ministre déléguée aux services sociaux du Québec, Dominique Vien.

Baisse de consommation

En matière de consommation d'alcool, la proportion de jeunes Québecois ayant pris une consommation au cours de l'année du sondage est passée de 71,3 % en 2000, à 59,7 % en 2008, selon les données du ministère. C'est une baisse considérable. Et alors que 40,6 % des jeunes disaient consommer du cannabis en 2000, cette proportion n'était plus que de 27 % en 2008. Selon Geneviève Lampron, qui travaille en prévention des dépendances à l'école secondaire publique de Rochebelle, à Sainte-Foy, qui regroupe quelque 2000 élèves, cette baisse pourrait être liée au fait que la consommation est un sujet moins tabou qu'avant.

La baisse de la consommation se vérifie d'ailleurs dans le cas de toutes les drogues, sauf les amphétamines. En effet, 7 % de l'ensemble des jeunes du secondaire consommaient des amphétamines en 2000 contre 7,3 % en 2008.

«Les amphétamines et les méta-amphétamines sont très populaires, parce qu'elles ne sont pas chères et qu'elles sont faciles à trouver. C'est vrai que ce sont des drogues qui intéressent peut-être plus les filles que les garçons parce qu'elles peuvent entraîner une perte de poids. Or, les garçons du secondaire ne veulent pas perdre de masse musculaire», dit Geneviève Lampron.

L'âge moyen des premières consommations chez les jeunes du Québec était de 12,8 ans en 2008. Mais cet âge est bien moindre chez les membres des Premières Nations du Québec, pour lesquelles le ministère a préparé une campagne adaptée.

«Chez les Premières Nations, la campagne qui s'adresse aux 10-12 ans est la même que celle qui s'adresse aux 17-24 ans», relève Florent Tanlet, des relations publiques du ministère. La campagne de prévention des dépendances du ministère, qui se poursuivra jusqu'en avril, cible en effet trois groupes différents: les 10 à 12 ans, qui en sont généralement à la période d'essai de l'alcool et des drogues, les 13 à 16 ans et les 17 à 24 ans chez qui on tente plutôt d'inculquer un sens de l'engagement vers d'autres activités que la consommation. On y propose des images mouvantes sur lesquelles un jeune qui consomme se transforme en un jeune heureux participant à une autre activité, jouer de la guitare ou nager, par exemple.

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